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TDAH chez l’adolescent : le témoignage d’Alice, 13 ans.

par Déc 12, 2025Non classé

TDAH adolescent : cerveau en mouvement perpétuel

Imaginez un cerveau qui carbure à 200 à l’heure, où les idées s’entrechoquent comme des voitures sur une autoroute bondée. Pour Alice, 13 ans et en classe de cinquième, c’est le quotidien avec son TDA (Trouble du Déficit de l’Attention). Un trouble souvent mal compris, parfois nié, mais qui façonne son expérience scolaire et sociale. Dans cette interview sincère et sans filtre, Alice nous explique son quotidien avec un TDA, les idées reçues qui l’énervent, et les petites victoires qui la rendent fière. Son témoignage est un appel à mieux comprendre ces enfants qui ne “font pas exprès”, mais qui ont simplement un cerveau différent.


Un diagnostic tardif


« Personne n’a cru ma mère »

— Le diagnostic a été tardif.

Si tu devais expliquer ton TDA, donc ton trouble à un ami, qui ne sait pas ce que c’est, qu’est-ce que tu dirais ?

Et bien, je dirais pour l’instant que c’est un trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité et impulsivité. Et donc, c’est aussi un trouble de l’apprentissage envers les enfants depuis tout petits. En fait, ça va durer toute la vie, le TDA.

Et toi, tu l’as découvert quand que tu avais un trouble de l’attention ?

Normalement, c’était en 2020 que j’aurais dû avoir mes médicaments. Mais en fait, personne n’a cru ma mère [qui disait qu’il y avait un problème]. Et un jour, on est allé voir [la neuropsychologue] qui m’a expliqué que j’avais un TDA et qui m’a tout dit, c’était quoi le TDAH, tout ça, quels médicaments fallait prendre. J’ai découvert comme ça que j’étais TDA.


Le TDAH : un trouble mal compris


« ils ne savent pas ce que c’est »

— Le TDAH est souvent mal compris, même par ceux qui prétendent l’avoir.

Est-ce qu’il y a des choses que les gens ou tes amis, ils croient sur le TDA et qui sont fausses ?

Alors, il y a des gens dont parfois, ils ne me croient pas, comme un certain [prénom de garçon]. Ah, lui, il ne me croit pas. Et il y en a qui disent, « j’ai un TDAH », sauf qu’ils ne savent pas ce que c’est. Ils ne le savent pas. Alors oui, peut-être il y a des gens qui sont en hyperactivité et impulsivité, mais qui n’y sont pas [dans le TDAH], qui sont juste hyper hyper fatigants. Voilà, on peut parfois avoir besoin d’aide, mais de ne pas avoir un TDAH

Et du coup, tu leur dis quoi à ces gens qui ont des idées fausses ?

Je leur dis, « est-ce que vous savez c’est quoi un TDAH ? ». Je leur explique tout ce que c’est. 

Est-ce que tu as déjà vécu une situation, un moment, où tu as senti que les gens ne te comprenaient pas à cause de ton trouble ?

En CM2, j’ai eu une certaine moquerie. Je ne préfère pas en parler parce qu’il y a des gens que je n’ai jamais aimés qui sont dans l’établissement et que je ne veux malheureusement plus voir. […]


Le collège : une fatigue réelle


« je suis de plus en plus fatiguée »

— La fatigue mentale est un symptôme réel du TDA à prendre en considération.

Fatigue mentale TDAH

« il y a des profs qui ne comprennent pas [mais elle] est attentive à ce que tu as besoin  »

— Les adaptations pédagogiques sont la clé de la réussite scolaire des TDA

Maintenant tu es en cinquième. Qu’est-ce qui est le plus difficile pour toi au collège ?

Alors, parfois, de rester concentrée, parce que mes cours, je fais du 8h-16h. Et c’est vraiment très fatigant, parce que j’ai 15 minutes de récréation, voire 10. […] Quand je rentre, il est 17h40-50, je regarde un peu mon portable pour me lâcher, pour me vider la tête, le temps que je goûte.

J’ai un quotidien qui fait que je suis de plus en plus fatiguée. Je ne peux plus tenir dans ces états-là. […] Dès que je suis énervée, j’ai besoin d’être seule. Dès que je suis énervée, je peux arracher du papier, par exemple. Cette méthode-là, je l’ai déjà essayée, et on va dire que la méthode, elle marche bien. Ça me permet un peu de me défouler. […]

Est-ce que tu as des trucs pour réussir à t’organiser pour aller au collège ?

Alors déjà, moi, je fais mon cartable du premier cours jusqu’au dernier cours. […] Il faut aussi très bien s’endormir. Parce qu’avec mon médicament qui me fait concentrer, mon médicament ne m’aide pas trop à m’endormir. C’est pour ça que je suis obligée d’en prendre un autre. Pendant 30 minutes, je lis, puis je me calme, tout ça. Ensuite, je fais un câlin à mon chien qui est mon bébé d’amour, que je le caresse. C’est vrai que c’est mieux d’avoir un animal de compagnie. […] Quand je suis avec Viago, dès que je suis énervée, je lui explique tout. […]

Est-ce qu’il y a des profs ou des copains au collège qui te comprennent bien, qui comprennent bien le TDA que tu as ?

Alors oui. En fait, en sixième, je n’aimais pas du tout les maths. Je suis honnête, je n’aimais pas du tout les maths. Il y a une prof qui m’a débloquée les maths. Donc maintenant, j’aime bien les maths. J’aime bien être à son cours, assister à son cours. Je suis contente parce qu’il y a des autres profs qui ne comprennent pas ce que c’est le TDAH. En fait, elle est gentille, elle est attentive à ce que tu as besoin.

J’ai une copine qui a un TDAH mais hyper plus, plus, plus. Donc en fait, elle parle mal aux profs. […] On dirait qu’elle fait exprès, mais non. Chez moi, [le TDA] ne se voit pas [sauf que] le médicament pour me concentrer coupe l’appétit et plein d’autres choses : parfois, il me fait pleurer, me rend triste, même anxieuse. […]


Alice : une ado qui ne lâche rien !


« on ne peut pas rester les bras croisés  »

— le TDA n’est pas une excuse pour Alice

Qu’est-ce qui te rend le plus fière de toi ?

Alors, j’étais, en 2022, j’étais élue conseillère municipale des enfants de la ville de [Superville]. C’est moi qui ai porté l’inauguration de la médiathèque à [Superville]. Je suis quand même fière de moi. Déjà, toute petite, les parents, ils étaient fiers de moi. Ils m’ont toujours dit « Alice, on est fière de toi. On sera là jusqu’au bout, même si tu fais des grandes bêtises. ». Parfois, il y a des gens… il y a un de mes voisins en physique chimique qui fait rien, qui utilise son trouble, se plaint qu’il a des mauvaises notes.

Donc pour toi, on peut avoir un trouble, mais ça ne veut pas dire qu’on ne doit pas travailler ?

Oui, on ne peut pas travailler alors qu’on ne sait pas. On ne peut pas rester les bras croisés sans rien faire. On doit agir à un moment donné. Ce n’est pas comme si je disais aujourd’hui « tiens, je suis en situation de handicap, je ne fais rien, c’est cool la vie. » […]

Qu’est-ce que tu aimerais dire aux autres adolescents qui ont ton âge, qui ont un TDA, mais qui se sentent nuls à l’école ?

Alors déjà, il ne faut jamais se dire ça. Moi, parfois, je me dis, « tiens, je suis nulle », sauf qu’il faut toujours avoir quelqu’un qu’on aime dans sa famille, soit son animal de compagnie, soit quelqu’un qu’on aime le plus au monde, on peut dire, « je suis nulle en ça, bah tiens, je vais aller lui dire. »

OK, donc ne pas se dire qu’on est nul, et puis aller parler aux gens qu’on aime et avec qui on se sent bien. […] Et bien, merci. Autre chose à me dire ?

Non, merci.

Merci, Alice.

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