
Le moment des devoirs est souvent un défi pour les familles d’enfants atteints de TDAH. Entre les difficultés à se concentrer, l’agitation et les émotions parfois intenses. Comment transformer cette épreuve en un temps plus serein et efficace ? En tant qu’orthopédagogue spécialisée dans les troubles des apprentissages, je vous partage des stratégies concrètes, testées et adaptables, pour que chaque enfant trouve sa propre voie.
1. Le TDAH : un trouble, des visages multiples

Le TDAH, ou Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité, ne se manifeste pas de la même façon chez tous les enfants. Certains peinent à rester concentrés, d’autres sont en mouvement perpétuel, et beaucoup combinent ces deux aspects. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’existe pas de solution universelle. Ce qui fonctionne pour un enfant peut ne pas convenir à un autre.
Prenons l’exemple de Léo, 8 ans, qui a besoin de bouger pour mémoriser ses leçons. Ses parents ont découvert qu’il retient mieux ses tables de multiplication en les récitant tout en sautant à la corde. À l’inverse, Emma, 12 ans, préfère un coin calme avec un casque anti-bruit pour se concentrer.
L’essentiel ? Observer votre enfant et ajuster les stratégies à ses besoins.
2. Des routines visuelles pour apprivoiser le temps
Pour un enfant TDAH, le temps est souvent une notion abstraite et source de stress. « Dans 10 minutes, on commence les devoirs » peut sembler aussi flou que « dans un mois ». Pour les aider, un planning visuel devient un allié précieux.
Imaginez un grand tableau où chaque activité de la journée est représentée par une couleur ou un pictogramme : l’école en bleu, le goûter en orange, les devoirs en vert, et le temps libre en jaune. Cela permet à l’enfant de visualiser sa journée comme une histoire, avec un début, un milieu et une fin. Il sait à quoi s’attendre, et les transitions deviennent moins anxiogènes.
Astuce : Impliquez votre enfant dans la création du planning. Laissez-le choisir les couleurs ou les images. Cela renforce son sentiment de contrôle et son engagement.
« Depuis qu’on a affiché ce planning, les moments de devoirs sont automatisés. Ma fille sait quand se mettre au travail. Elle devient plus autonome. »
— Claire, maman de Sarah, 13 ans.
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3. Un espace de travail qui s’adapte à l’enfant
Après une journée d’école passée assis sur une chaise, votre enfant a-t-il vraiment envie de recommencer à la maison ? Probablement pas. Pourtant, les devoirs sont une réalité. Alors, comment rendre ce moment moins pénible ?
La clé est de penser hors du cadre. Certains enfants ont besoin d’un bureau traditionnel, mais d’autres préfèrent s’allonger par terre, s’installer sous la table (transformée en cabane), ou même travailler debout. L’objectif n’est pas la posture parfaite, mais la concentration.
Prenez l’exemple d’Augustin, 9 ans. Pour recopier sa poésie, il s’installe sur le canapé avec une tablette rigide. Pour réviser ses tables, il préfère être debout, sur un pied, comme un équilibriste. Ce qui compte, c’est qu’il soit à l’aise et efficace.



Évitez les phrases comme « Reste assis ! » et préférez « Où te sens-tu le mieux pour travailler aujourd’hui ? ».

4. Réviser en s’amusant : quand le jeu devient un outil
Les exercices écrits sont parfois inévitables, mais pour les révisions, la créativité est votre meilleure alliée. Voici deux idées qui ont fait leurs preuves au cabinet :
- Le jeu de cartes associatives : avec des feuilles, des ciseaux et un stylo, créez des cartes avec des questions et des cartes avec les réponses correspondantes. Mélangez-les et demandez à votre enfant de les associer. Variante : Utilisez-les comme un memory ou un quiz chronométré. Les enfants adorent ce côté ludique, et vous serez surpris de voir à quel point ils retiennent mieux en jouant.
- La leçon à manipuler : sur une feuille A4, demandez à votre enfant de résumer sa leçon sous forme de carte mentale avec des post-it. Il peut déplacer les éléments, les regrouper, ou les associer. Pourquoi ça marche ? Parce que le mouvement et la manipulation aident à ancrer les connaissances. Les post-it peuvent aussi servir à cacher des morceaux de la leçon afin qu’il récite et vérifie ses connaissances.
« C’est trop bien de réviser avec les cartes, déjà on apprend en les faisant et puis après on peut s’en resservir partout pour réviser ! »
— Pauline, en classe de terminale.
5. Gérer les émotions et célébrer chaque progrès
Les enfants TDAH ont souvent une estime de soi fragile. Leur rappeler qu’ils sont capables, même si c’est difficile, est essentiel.
- Fixez des objectifs réalistes : Mieux vaut 10 minutes de concentration efficace que 30 minutes de frustration.
- Valorisez les efforts : Un tableau de récompenses (autocollants, points) peut motiver, mais le plus important est de féliciter verbalement : « Je vois que tu as vraiment fait de ton mieux, bravo ! »
- Acceptez l’imperfection : L’objectif n’est pas la note parfaite, mais l’autonomie et la confiance en soi.
Conclusion : Un cadre pour plus de sérénité
Créer un environnement adapté à votre enfant TDAH, c’est lui offrir la liberté d’apprendre à sa manière. En combinant structure, flexibilité et bienveillance, les devoirs deviendront un moment moins stressant pour toute la famille.
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À très vite,
Isabelle
