En France, 6 à 8 % des enfants sont concernés par un trouble spécifique des apprentissages (dyslexie, dyspraxie, dyscalculie, TDAH, etc.), soit un à deux élèves par classe. Ces troubles, souvent invisibles, peuvent avoir un impact majeur sur la scolarité, l’estime de soi et la vie quotidienne de l’enfant. Pourtant, ils sont encore trop souvent confondus avec de la paresse, de l’indiscipline ou un manque d’intelligence. Les troubles des apprentissages (dyslexie, TDAH, etc.) sont des réalités médicales, identifiées par des bilans spécialisés. Ils ne relèvent ni d’un manque de volonté, ni d’une mode passagère. Cependant, leur médiatisation croissante peut parfois entraîner des confusions ou des généralisations abusives.
En tant qu’orthopédagogue et docteure en sciences de l’éducation, je rencontre chaque jour des enfants et des adolescents dont les difficultés scolaires masquent des troubles neurodéveloppementaux. Comment repérer les signes avant-coureurs des troubles des apprentissages, pour agir avant que l’enfant ne perde confiance en lui ou ne décroche ?
1. Les troubles des apprentissages : de quoi parle-t-on ?
Les troubles spécifiques des apprentissages (TSA) regroupent plusieurs profils :
- Les troubles « DYS » : dyslexie (difficulté à lire), dyspraxie (trouble de la coordination motrice), dyscalculie (difficulté avec les nombres), dysorthographie (trouble de l’écriture), dysphasie (trouble du langage oral).
- Le TDAH (Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité) : difficulté à se concentrer, impulsivité, parfois hyperactivité.
- Les troubles associés : troubles de la mémoire, des fonctions exécutives (organisation, planification), ou de la perception visuo-spatiale.
Attention : Ces troubles ne sont pas liés à un manque d’intelligence ou à un problème éducatif. Ils résultent d’un développement différent de certaines zones du cerveau.
2. Signes avant-coureurs par âge : quand s’inquiéter ?
Attention ! Ici on parle bien de trouble, c’est-à-dire, des difficultés durables et qui persistent dans le temps malgré un accompagnement adapté, des stratégies de remédiation, et un environnement stimulant. Lorsqu’un enfant découvre un nouvel apprentissage, il est normal qu’il ait des difficultés… Ce qui doit alerter, c’est lorsque ces blocages perdurent dans le temps, ne s’améliorent pas avec les aides habituelles (soutien scolaire, répétition, encouragement), et impactent significativement sa scolarité, son estime de soi ou sa vie quotidienne.
À l’école maternelle (3-6 ans)
- Langage : Retard de parole, difficulté à comprendre des consignes simples, vocabulaire limité.
- Motricité : Difficulté à tenir un crayon, à boutonner un manteau, à enfiler des perles, ou à sauter à cloche-pied.
- Attention : Incapacité à rester assis plus de quelques minutes, distraction constante, difficulté à suivre une histoire.
- Comportement : Crises de colère fréquentes face à la frustration, difficulté à jouer avec d’autres enfants.
À l’école primaire (6-11 ans)
- Lecture/écriture : Confusions de lettres (b/d, p/q), lecture lente et hésitante, difficulté à copier un texte au tableau.
- Mathématiques : Difficulté à comprendre les quantités, à retenir les tables de multiplication, à résoudre des problèmes simples.
- Organisation : Oublis fréquents (affaires scolaires, consignes), difficulté à ranger son cartable ou à gérer son temps.
- Attention/concentration : Besoin de bouger constamment, difficulté à rester assis, travail scolaire très long et épuisant.
Au collège (12 ans et +)
- Méthodologie : Difficulté à prendre des notes, à organiser un devoir, à planifier un travail sur plusieurs jours.
- Mémoire : Oublis des leçons apprises la veille, difficulté à retenir les dates ou les étapes d’un raisonnement.
- Comportement : Évitement des tâches scolaires, anxiété face aux évaluations, sentiment d’échec persistant.
3. Que faire en tant que parent ou enseignant ?
Pour les parents
- Observer sans juger : Notez les difficultés récurrentes (ex. : « Mon enfant inverse toujours les chiffres »).
- Dialoguer avec l’école : Échangez avec les enseignants pour croiser les observations.
- Consulter un professionnel : Orthophoniste, neuropsychologue, ou orthopédagogue pour un bilan. Plus le repérage est précoce, plus la prise en charge est efficace.
- Éviter les étiquettes : Ne dites pas « Tu es nul en maths », mais « On va trouver une méthode qui te convient ». Ne comparez votre enfant à ses ainés ou à ses camarades de classe. Chacun son rythme !
Pour les enseignants
- Adapter les supports : Utiliser des polices adaptées (ex. : OpenDyslexic), des consignes courtes et visuelles.
- Varier les méthodes : Alterner les activités écrites, orales et pratiques pour maintenir l’attention.
- Valoriser les réussites : Un enfant avec un trouble des apprentissages a besoin de renforcement positif pour persévérer.
4. Comment l’orthopédagogie peut aider ?
En tant qu’orthopédagogue, je travaille sur trois axes principaux :
- Le renforcement des compétences clés : Lecture, écriture, calcul, expression orale, mais aussi la méthodologie de travail (comment apprendre une leçon, organiser son travail, être attentif en cours, etc.).
- Le renforcement des fonctions exécutives : Planification, mémoire de travail, inhibition, activation…
- Restoration de la confiance : Par le jeu, la valorisation des progrès, et des objectifs réalistes… et en partenariat avec une coach certifiée pour les plus grands (Florence, si tu passe par ici 👋 En quête d’osmose).
5. Ressources et outils pour aller plus loin
Pour soutenir votre enfant à la maison, voici quelques outils adaptés (liens affiliés) :
- jeux éducatifs : « Le Lynx » (jeu d’observation), « Dixit » (langage et imagination), « Numé Cat’s » (calcul ludique).
- logiciels : « Antidote » (correcteur orthographique), logiciel de reconnaissance vocale pour les enfants dyspraxiques, etc.
- livres : « 100 idées pour aider les élèves dyslexiques » (Gavin Reid), « TDAH, mode d’emploi » (Dr Annick Vincent).
Conclusion : Agir tôt pour un avenir serein
Les troubles des apprentissages ne disparaissent pas avec l’âge, mais une prise en charge adaptée permet à l’enfant de compenser ses difficultés et de s’épanouir. En tant que parent ou enseignant, votre rôle est crucial : observer, écouter, et orienter sans attendre.
Besoin d’un accompagnement personnalisé ? Je propose des bilans et séances d’orthopédagogie à Valenciennes pour les enfants du CP à la Terminale. [Contactez-moi pour un premier échange](lien vers votre site).
Sources :
👨👩👧👦 Besoin d’un accompagnement personnalisé ? Je propose des séances pour apprendre à mieux gérer le stress et développer la confiance. 👉 Découvrez mes accompagnements.
À très vite,
Isabelle